Les hommes comprennent parfaitement le consentement

Un peu partout on nous dit que les hommes ne comprennent pas le consentement en matière de sexe. Que nous avons un vrai problème de compréhension, qu’il faut nous expliquer, que toute notre éducation est à refaire. Et c’est pour ça sans doute que ce texte de la blogueuse Rockstar Dinosaur Pirate Princess a eu tant de succès. Repris dans de nombreuses vidéos, traduit en français, cité partout… Il explique d’une façon simple et claire le consentement avec une analogie.

Alors pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas encore ce texte, en voici une traduction:

Si vous avez du mal avec le concept de consentement, imaginez qu’au lieu de vouloir une activité sexuelle avec quelqu’un vous leur préparez une tasse de thé.

Vous dites “hé, tu veux une tasse de thé ?” et la personne répond “Oh Mon Dieu oui, j’ai une putain d’envie de thé! Merci!” alors vous saurez qu’elle veut une tasse de thé.

Si vous dites “hé, tu veux une tasse de thé ?” et qu’elle fait heu, ben… et dit “Je ne suis pas certaine” alors vous pouvez préparer du thé ou pas, mais sachez qu’elle n’en boira peut-être pas, et si elle n’en boit pas alors -c’est la partie importante- ne la forcez pas à boire. Vous ne pouvez pas lui reprocher l’effort que vous avez fait pour lui préparer du thé parce qu’il y avait une chance qu’elle en veuille; vous devez juste accepter qu’elle ne le boira pas. Le fait que vous avez préparé ce thé ne veut pas dire que vous pouvez exiger d’elle qu’elle le boive.

Si elle vous répond “Non merci” alors ne faites pas de thé. Du tout. Ne faites pas de thé, ne la faites pas boire de thé, ne soyez pas agacé.e parce que qu’elle ne veut pas de thé. Elle ne veut pas de thé, d’accord ?

Cette personne dira peut-être “Oui, merci, c’est gentil” puis quand le thé arrive, elle n’en veut vraiment pas du tout. Bien sûr, c’est un peu embêtant parce que vous avez fait un effort pour préparer du thé, mais elle n’est quand même pas obligée de le boire. Elle voulait du thé, elle n’en veut plus. Parfois les gens changent d’avis le temps qu’il faut pour que l’eau bouille et que le thé infuse. C’est OK, les gens peuvent changer d’avis et vous n’avez toujours aucun droit d’exiger qu’elle boivent le thé même si vous vous êtes donnée la peine de le préparer.

Si elle est inconsciente, ne lui préparez pas de thé. Les personnes inconscientes ne veulent pas de thé et ne peuvent pas répondre à “Tu veux du thé?” car elles sont inconscientes.

D’accord, peut-être qu’elle était consciente quand vous lui avez proposé du thé et qu’elle a dit oui, mais le temps qu’il vous a fallut pour faire bouillir l’eau et infuser le thé, elle a perdu conscience. Vous devriez poser ce thé, vous assurer que cette personne va bien et -c’est la partie importante- ne la faites pas boire de thé. Bien sûr elle a dit oui tout à l’heure, mais les personnes inconscientes ne veulent pas de thé.

Si quelqu’un a dit oui pour du thé, a commencé à le boire, puis a perdu connaisance avant de l’avoir fini, cessez de lui verser du thé dans la gorge. Reposez le thé et assurez-vous que cette personne va bien. Parce que les personnes inconscientes ne veulent pas du thé. Faites moi confiance là dessus.

Si une personne a dit “oui” à du thé chez vous la semaine dernière, ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui fassiez du thé tout le temps. Elle ne veut pas que vous débarquiez inopinément chez elle pour lui faire du thé, la forcer à en boire en disant “MAIS TU VOULAIS DU THÉ LA SEMAINE DERNIÈRE”, ou se réveiller pour vous trouver en train de lui verser du thé dans le gorge en disant “MAIS TU EN VOULAIS HIER SOIR”.

Pensez-vous que cette analogie est stupide? Oui, car vous savez tous déjà tout ça – évidement vous n’allez pas forcer quelqu’un à boire du thé parce que cette personne a dit oui à une tasse de thé la semaine dernière. BIEN SUR vous ne verseriez pas votre thé dans la gorge d’une personne inconsciente parce qu’elle a dit oui à une tasse de thé cinq minutes plus tôt lorsqu’elle était éveillée. Mais si vous pouvez comprendre a quel point c’est absurde de forcer quelqu’un à boire du thé quand cette personne n’en veut pas, et si vous pouvez comprendre quand les gens ne veulent pas de thé, alors est-ce que c’est si difficile quand on parle de sexe ?

Franchement c’est une superbe analogie et on a envie de l’enseigner dans tous les cours d’éducation sexuelle. Il existe aujourd’hui tout un tas de posters, de vidéos, d’articles et de gens super qui expliquent le consentement. On nous explique qu’il ne faut rien présumer, que le consentement c’est un oui enthousiaste, pas une formule évasive… Et pourtant on viole toujours. On doit vraiment être teubés.

consentement

Alors bien sûr c’est essentiel de continuer de faire ce travail d’éducation au consentement. D’enseigner à ne pas prendre un refus poli ou un silence pour un oui. Que les non-dits, les ambiguïtés, on ne peut pas s’en contenter : le consentement enthousiaste devrait être le préalable à toute relation sexuelle. Le message doit passer partout, dans les écoles, au travail, les bars, les clubs, les plages, les sous-marins et les stations spatiales. Mais est-ce que c’est suffisant ?

On se voile la face si on croit qu’il s’agit d’un simple problème d’éducation. En fait je pense que nous, les hommes, comprenons tout à fait le consentement. Quand il s’agit de thé. Quand il s’agit du notre. Ou quand il s’agit de sexe avec une femme. Les hommes savent que non ça veut dire non. C’est pas super compliqué. Trop souvent, pourtant, nous nous en foutons. Pire, même, souvent ça nous excite. C’est un défi. C’est sexy. C’est l’occasion de conquérir, de ravir, de passer outre et de nous prouver à nous même notre puissance et notre domination.

Une fille qui dirait oui, avec enthousiasme, qui aurait l’air de trop vouloir notre bite, ça briserait le rapport de force. Alors on ne serait plus certains d’avoir le contrôle, on pourrait se sentir castré, il faudrait absolument la rabaisser. Quand on pense comme ça, parce que c’est comme ça que nos parents, nos profs, nos copains, les médias et internet nous ont appris à penser, le consentement enthousiaste, c’est inimaginable. Une fille qui dirait oui avec trop d’enthousiasme, sera parfois punie par la violence, voire par le viol. Elle a dit oui à une relation sexuelle avec trop d’enthousiasme ? Punissons la avec le sexe violent, humiliant, dominant, parce que ce sera une bonne leçon et c’est tout ce qu’elle mérite. Parce que quand on pense comme une bite, tous les problèmes ressemblent à des trous.

L’analogie du thé est géniale pour la même raison qu’elle est complètement à côté de la plaque. Parce qu’elle évacue tous les enjeux de domination patriarcale liés au sexe et au viol, c’est une démonstration par l’absurde.

Bien sûr vous n’allez pas insister pour faire boire du thé à une personne jusqu’à ce qu’elle se dise que ce serait peut-être moins relou d’accepter de boire que de vous supporter une minute de plus. Bien sûr personne ne vous a enseigné que votre valeur en tant qu’homme dépendait de votre capacité à faire boire du thé. Personne n’est persuadé d’avoir un droit naturel de faire boire du thé aux femmes. Personne ne vous répète que les femmes sont faites pour que vous y versiez votre thé et que même si elles disent non elles pensent oui. Vous n’allez pas frapper une femme qui dit non à votre thé.

thétriarcat

A ce stade, généralement, on se dit “Mais moi je ne suis pas un violeur, pas un forceur, pas un relou” parce que le violeur, c’est toujours l’autre. Un type sur lequel on va projeter nos angoisses et nos préjugés. Peu importe que les statistiques comme les anecdotes nous montrent que les violeurs sont dans toutes les classes sociales et de toutes les origines. Quand on leur parle de millionnaires violeurs comme Weinstein ou DSK, on nous propose des mesures contre les dangereux jeunes “des quartiers”. C’est toujours les autres.

Et donc, une fois qu’on a clairement établi que le violeur, c’est l’autre, on va pouvoir amener un petit “mais”. “Mais il y a des zones grises”, “mais les filles sont socialisées à dire non quand elles pensent “oui”, “mais la séduction à la française, c’est un jeu d’ambiguïtés” etc, etc, etc… La réalité c’est que nous préférons choisir de ne pas comprendre le consentement, souvent même quand on se dit féministe, qu’on est outré part le comportement d’Harvey Weinstein, Roman Polanski, Woody Allen, DSK, Johnny Depp, Frédéric Haziza, Bill Cosby, Gérald Darmanin ou R. Kelly. Parce qu’il y a toujours ce petit risque que -gasp- on baise moins. Et ça, visiblement, pour beaucoup d’entre nous c’est inadmissible.

On pourrait arrêter l’article là, car quelque part, tout est dit. Mais je voudrais prendre une minute pour développer ce dernier point, car je sais qu’il peut être difficile à avaler pour certains lecteurs, et que c’est généralement à ce moment de la discussion qu’on vient me parler de la misère sexuelle de certains hommes. Quand on est un mec sexuellement inactif, frustré, qu’on est rejeté régulièrement par les personnes qui nous attirent, ça peut être difficile de compatir avec des personnes qui souffrent de trop d’attention sexuelle. On finit par dire ou penser des trucs comme “Les meufs c’est pas pareil elles ont qu’à claquer des doigts et elles trouvent un mec, alors elles rejettent les types comme moi et couchent avec des connards qui ont plus de fric” ou “Moi une meuf elle veut me violer bien sûr je me laisse faire”.
Il y aurait tout un tas de choses à écrire sur le mythe de la misère sexuelle des hommes, sur les questions de classes, genre, race qui déterminent qui est désirable et qui ne l’est pas, sur la figure de Célestin le gentil puceau du forum 18 25, de l’Average Frustrated Chump des communautés de la séduction. Mais vous savez quoi ? Votre frustration n’excuse rien, elle n’explique rien.
Attention, toute personne qui commence à nous expliquer le lien entre “frustration sexuelle masculine” et “viols”, réfléchissez deux secondes avant de l’ouvrir parce que je vous jure qu’il n’y a pas moyen que vous sortiez de cette discussion sans avoir l’air d’un gros tas de merde.
Vous êtes frustrés ? Tenga fait de super masturbateurs, il parait.

 

En réalité, J’ai bien peur que malgré tous les efforts d’éducation du monde rien ne change tant qu’on pourra passer outre le consentement des femmes en matière de sexe sans encourir de risque légal, personnel ou professionnel. Car, encore une fois, les statistiques comme l’anecdote le montrent largement: le viol en France est rarement puni. Tant qu’il n’y aura pas d’enjeu pour nous les hommes, le consentement, on n’en aura pas grand chose à faire.

Alors, maintenant, on fait quoi ? On continue d’éduquer bien sûr, car encore une fois, je ne pense pas que ces efforts soient vains.
Mais ça ne suffit pas. On doit aussi faire en sorte qu’ignorer le consentement sexuel des femmes ne soit plus anodin. Les femmes, pour tout un tas de raisons légitimes, ne portent souvent pas plainte, et quand elles le font, les plaintes n’aboutissent généralement pas. La solution n’est donc pas d’augmenter les peines ou de mettre un flic derrière chaque harceleur.

Là où nous pouvons agir, en tant qu’hommes, nous devons non seulement respecter nos partenaires sexuels, mais tenir aussi les autres à ce même standard. Cesser de soutenir nos amis lorsqu’on sait qu’ils ont commis des actes sexuels non consentis. Refuser de travailler, d’être le client ou de soutenir de quelque façon que ce soit un violeur. Mais aussi ne plus laisser passer les propos “limites” dans notre entourage. Etre ce rabat-joie qui ne rit pas aux blagues sur le viol. Ecouter et croire les femmes autour de nous lorsqu’elles nous parlent de ces faits. Faire changer la honte de camp.
Ce n’est pas une solution, ce n’est pas assez, mais c’est un début.

rabat-joie
A lire / A voir :
– L’article originel de Rockstar Dinosaur Pirate Princess

– Tout un tas de ressources (vidéos, posters, BD…) pour l’éducation au consentement rassemblées par Anne Ge chez les Vendredi Intellos

– Le documentaire Sexe Sans Consentement de Delphine Dilly

Les hommes sont-ils tous des violeurs ? chez Crêpe Georgette

Paye Ta Plainte, une étude du Groupe F sur la (très mauvaise) prise en charge des victimes de violence sexuelle en France

17 thoughts on “Les hommes comprennent parfaitement le consentement

  1. Ce tweet: https://i.redd.it/ki4ix2rc67h01.jpg
    « If you’ve ever tried to put your finger up a straight guy’s ass during sex youl know that they actually understand ongoing consent, withdrawal of consent and sexual boundaries very well. They act confused when it’s our bodies. »

    Traduction : si vous avez déjà essayé de mettre un doigt dans le cul d’un mec hétéro pendant le sexe, vous savez qu’en fait ils comprennent très bien le consentement sur la durée, le retrait du consentement, et le fait de poser des limites dans la sexualité. Ils font juste semblant de ne pas comprendre quand il s’agit de nos corps.

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  2. J’suis un peu confus par rapport à ton post – pas sur les principes (à part que c’est un peu hétérocentré) mais bon.
    L’idée que le viol en général découle de la socialisation des mecs (parce qu’ils aiment le ‘game’, parce que c’est sexy d’être dominant sexuellement), ça me parait pas 100% juste.
    Surtout, éduquer les gens ne veut pas dire écarter leur responsabilité, au contraire.

    D’abord parce que les rôles de genre, ils ont le dos large : plein de viols (ceux de la soit-disant ‘zone grise’) interviennent dans des situations où ceux-ci ne sont pas discutés.
    Beaucoup de viols conjugaux, déjà. Classiquement la fille a déjà consenti plein de fois avant, le mec a déjà prouvé sa virilité autant de fois, ils ont prouvé à l’un l’autre leur virilité et leur féminité, il a envie, elle finit par tolérer le rapport, et il y a bien un viol.

    Ensuite parce que la fille elle-même n’a pas forcément conscience d’avoir été violée. Je pense pas que la notion de standard sexuel dont tu parles soit innée pour tout le monde. Plein de gens n’ont pas vraiment de standards bien définis, ni pour eux ni pour les autres, et dans une société patriarcale ça veut dire que ce sont les femmes qui trinquent d’abord.
    Par exemple, il y a cette idée que le consentement se négocie, et si tu traines un tout petit peu dans les milieux queers, tu verras que c’est pas juste un problème d’hétéros.

    Enfin pour une raison politique : mieux éduquer les gens, de façon explicite, empêcherait les gens de se retrancher derrière l’excuse du ‘mais je savais pas’, de la ‘zone grise’, de la stupidité et de l’ignorance.

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    1. Merci pour ce commentaire. J’ai l’impression que je me suis pas bien fait comprendre dans mon article, mais peut-être que c’est moi qui interprète mal ce que tu dis ?

      D’abord, oui, je le reconnais, c’est très hétérocentré. Et pourtant je sais que le problème du consentement n’est pas qu’un problème hétéro mais c’est difficile de tout dire sans tout mélanger, honnêtement, donc pour ce post là j’ai fait ce choix. Notamment parce qu’il a été écrit dans un contexte où on parlait beaucoup des “incels” suite à un attentat masculiniste.

      Ensuite je ne veux pas dire que l’éducation ne sert à rien, et j’ai essayer de le répéter plusieurs fois dans l’article. Nous sommes d’accord qu’entre autre, ça permet de lutter contre la défense dite “de l’ambiguïté” ou des “zones grises”. Mon propos dans l’article c’est de montrer que cette défense est avant tout un prétexte qui cache deux causes du viol : d’une part les rôles de genre, oui, d’autre part l’impunité. En gros, on viole aussi parc qu’on peut. Mais comment remédier à ça ? Là je n’ai pas un grande solution parfaite, je le crains, mais je pense qu’on peut d’une part remettre en question les stéréotypes de genre, par l’éducation et en se remmetant soi même en question. D’autre part en luttant contre l’impunité.
      Or je ne crois pas trop en l’efficacité de la justice en la matière (qu’on ne me fasse pas dire que je suis pour le laxisme face au viol, c’est pas la question). Je pense que dans le cas du viol conjugal que tu évoques, par exemple, le mec a beau avoir prouvé sa masculinité mille fois, une mille et unième peut toujours être nécessaire. Prouver qu’on est un mec est un travail sans fin. D’autre part il y a cette norme ou ce standard qui fait qu’on ne voit pas ça comme un viol, ou “pas un vrai viol”, que c’est naturel d’insister, que ça se négocie… Et je pense que ce genre de norme ça se change de deux façons :
      – Changer les conditions matérielles (des femmes plus indépendantes des hommes pour la thune, le logis, le travail -> des femmes qui se font moins violer. Et ouais je suis encore hétérocentré là, on va dire “des personnes”)
      – Par la pression sociale. Ces standards sont en effets tout sauf innés, donc justement on doit pouvoir les changer. Il faut que la honte change de camp, comme on dit.

      En tout cas encore merci encore pour ce commentaire, j’espère que je n’ai pas eu l’air d’être sur la défensive dans ma réponse, c’est juste que je l’écris vite.

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      1. Certains hommes argumentent qu’ils ont des besoins et que c’est le devoir conjugal des femmes. Elles doivent faire un effort, c’est une violence faites aux hommes que de leur refuser le sexe. Je crois qu’il y a là un savoureux mélange de croyances genrées et de mauvaise foi. Je pense que l’homme est élevé pour penser à sa gueule et les femmes pour penser à l’homme. 😉

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  3. Je suis d’accord dans l’ensemble avec l’article, mais il y a des situations moins nettes.

    Ton analogie avec le thé me rappelle quand, enfants, on allait voir une vieille tante, et qu’on devait boire son thé pour lui faire plaisir.

    Je dois avoir que j’ai déjà fait l’amour à ma femme, parce qu’elle avait très envie, alors que moi pas spécialement, mais je m’y suis mis parce que je sentais que c’était mieux ainsi.

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    1. Tu ne devrais pas te forcer à faire l’amour si tu n’en a pas envie même si en tant qu’homme tu as été élevé par la société les films etc à coucher dès qu’une fille se présente… il y a une interview qui en parle très bien si ça t’intéresse elle est sur youtube: »Sexe sans consentement : le rôle des hommes » https://youtu.be/nGHWyQssF9w

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      1. Merci pour cet article !
        J’utilise la vidéo du thé pour ouvrir la discussion avec les ados auxquel•le•s j’enseigne, quand iel y a un problème de comportement. J’espère qu’un jour on apprendra aux enfants que leurs corps leur appartiennent et ce que sont un “vrai homme” et une “vraie femme”.. avec de bonnes valeurs !

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  4. Bonsoir,
    Du coup, est ce que tu considère que lorsqu’un mec en couple insiste, et que la nana finit par dire oui, c’est un viol?
    (Je parle d’une situation sans pression morale ou physique « évidente » ou qui saute aux yeux, mais juste assez d’insistance pour finir par faire dire oui)

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    1. La question à se poser , je crois que c’est : est-ce qu’elle a désiré l’acte ou est-ce qu’elle a cédé pour qu’on lui fiche la paix ?

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      1. Personnellement je pense qu’il doit vraiment exister des gens pour qui le faire un peu à contre cœur ne sera peut être pas très grave et d’autres qui prétendront que c’est ok alors qu’elles n’ont pas conscience qu’elles le font sous la pression et qu’elles en garderont des traces. Et ce qui devient limite c’est de prétendre qu’on arrive à faire la différence entre les deux, surtout pour conclure quelque chose qui nous arrange. Je suis tout à fait prêt à changer d’avis là dessus.

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      2. Je suis persuadée que se forcer est toujours dommageable, qu’on en ait conscience ou non.
        Vivre à contre coeur ça tue pour de vrai.

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  5. Bonjour ou bonsoir à ceux qui, comme moi, arrivent sur ce blog en différé et ne peuvent pas s’empêcher de réagir à cet article…
    Bon! Bien sûr que les hommes (hétéro- et homo-) comprennent parfaitement le consentement…c’est juste qu’à l’instant T où leurs actions sont motivées par le désir sexuel et le besoin exclusivement personnel de l’assouvir, il se fiche complètement du consentement de l’autre…je pense (mais en fait je sais) que ce n’est pas plus simple que ça.
    Alors, la solution, quelle est-elle? Selon moi: c’est le réflexe de Pavlov. On éduque aussi bien les garçons que les filles à dire non fermement et irrémédiablement dans les situations où la tiédeur peut conduire à une tragédie
    Exemple:
    “- Viens, on va lui voler son goûter!!!
    – NON!
    -Viens, on va l’insulter!!!
    -NON!
    -Viens, on va le frapper!!!
    -NON!
    -Tu me montres ton zizi/ta zezette?
    -NON!
    -Tu veux toucher mes parties intimes?
    -NON!
    -Alleeeez, laisse-toi faire…
    -NON!!! (si nécessaire, suivi d’un bon coup de pression physique)” etc…
    Ensuite, on les éduque à stopper nette leur action dès qu’ils entendent le fameux “NON!”, et ce, même si ce “NON!” veut dire “…mais insiste un peu…”. Je travaille en école élémentaire et je dois dire que c’est ce que j’inculque à mes élèves de CM2 (aussi bien de manière explicite dans les situations de gestion de conflits, en EMC, qu’en filigrane, à travers mes exigences et mon comportement au quotidien). Ça marche le temps de l’année scolaire, vraiment. Après, malheureusement, je n’ai plus la main. Mais si cette éducation commençait en maternelle puis se poursuivait jusqu’à la fin du lycée, je suis persuadée que cela limiterait considérablement les dérapages. Non?

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  6. D’accord avec la quasi totalité de l’article ; il est très important de parler de ce sujet justement parce qu’il comporte des zones grises ou bien que certains veulent voir en gris. Est ce qu’une personne completement bourrée en soirée et qui veut que tu lui fasse du thé tout de suite/maintenant est consentante ? Des fois oui, des fois non. Quelqu’un qui te demande du thé, par tristesse ; qui vient te voir désarmée ? Souvent non. Ou parce que tu lui as bien fait comprendre que tu étais interessé et qu’il y a un subtil lien hierarchique ? Je me suis parfois fait insulter parce que j’ai dit non et qu’on a pris ça pour de la condescendance (dans le cas où elle était bourrée et moi sobre par exemple), que la personne s’est sentie insultée (ok tu me trouves moche en fait ? Rappelle moi demain avec 4 grammes en moins on verra si je te trouve moche) Ces situations appellent chacun à user de son bon sens et de toutes son empathie. En ce qui me concerne je préfère dire non à tort que l’inverse. Vexer sur le coup que laisser un sentiment “amer”. On m’a souvent insulté sur le coup et remercié plus tard (merci d’avoir rien fait l’autre jour j’étais pas dans mon état normal..)Tout ca pour dire qu’en plus du reste un oui n’est pas toujours un vrai oui et qu’on est dans un contexte social quand même très tendu…
    En prenant tout ça en compte il y a des risques qu’on “baise” effectivement assez peu. Mais qu’importe ; les potentielles victimes n’en sont pas responsables.
    Il n’y a qu’un point sur lequel je suis en désaccord; c’est celui de l’humour : l’humour, le second degré n’est il pas souvent là pour rire de l’inacceptable ; liberer des tensions sociales; dédramatiser certaines situations quelques temps pour s’y pencher ensuite (une porte d’entrée pour reflechir sur certains sujets) ; les blagues portant sur les tabous (pédophilie, racisme, humour noir) ne sont elle pas justement un mécanisme sain pour reprendre de la force face a quelque chose qui nous révolte et nous permet de l’attaquer ensuite plus sereinement. Des comiques comme Jeremy ferrari, Desproges, m’ont souvent fait rire puid reflechir sur des sujets comme le jihadisme, l’antisemitisme etc… J’ai peur qu’en devenant le “rabat joie” sans humour on devienne d’emblée un très mauvais messager. Mais curieux d’en savoir plus sur votre point de vuen
    Merci beaucoup pour cet article en tout cas, je pense continuer à suivre vos publications !

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  7. Quand j’entend un discours sur le consentement sexuel, le reflexe c’est d’être ramené à mon propre consentement sexuel.
    Comme la plupart des ressources visent a aider la femme (normal et sain pour des écrit feministes), c’est juste WTF et demande une sacrée gymnastique mentale pour en tirer des conclusions.
    Donc spoiler les homme savent la diférence entre oui et non, par contre comme basiquement on a quasi jamais d’éducation à notre propre consentement, sa complique fortement la lisibilité de la pédago sur le consentement féminin du fait que ce genre de thé si une dame on m’en propose un spontanement, j’ai été éduqué à le boire cul sec sans réfléchir, et la société jugera la moindre hésitation.
    Mes dents pétées et mes souvenir d’humiliations par d’autres mecs pour des trucs moins déviants du comportement attendu me le rappellent tous les jours.

    Bref on (h/f) est pas sorti le cul des ronces et je n’ai malheureusement pas de réponses sur la solution.

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